Pourquoi la culture japonaise me sied mieux que ma culture d'origine

9/24/2017, 12:00:00 AM
27 min. de lecture
Le beau drapeau japonais

Crédit : Anomie de Wikipédia

Attention : ce post sera trèèèèès long !

Au fil du temps, après plusieurs voyages et un peu d'introspection, on se connait davantage.

Depuis des années, je sens et ressens le fait que la Calédonie n'est pas un pays propice à mon développement.
Cependant, plutôt que de juste décrire ce qui me manque en vivant en Nouvelle-Calédonie, j'indiquerais également où je trouve son opposé et sous quelle forme.

Et comme le laisse entendre le titre de ce post :
ce qui me manque en Nouvelle-Calédonie, je le trouve au Japon.

I. Manques immatériels

Les relations sociales.
Au Japon, elles sont codifiées.
Ce qui, pour moi, les simplifient GRANDEMENT !

Les interactions sociales sont fondamentales dans la vie de tout un chacun.
C'est bien connu :

"Nous sommes la moyenne des 5 personnes que nous cotoyons le plus."

Pour cela (et pléthore d'autres raisons), je pense qu'il est plus qu'important de privilégier et préserver un volume restreint de relations sociales de qualité plutôt, qu'un nombre important de superficielles.
(En y repensant, les deux ne s'excluent pas, non ?)

Sur ce côté social, des choses à retourner, il y en a.
Et comme pour tout, il faut bien commencer quelque part.
Le premier exemple qui me vient et me parle énormément : "les transitions".

Manque n° 1.1 : Les transitions

Parfois subtiles, abruptes d'autres fois, les transitions sont ces moments qui surviennent avant un "changement de contexte".

Ce que j'entends par changement de contexte, c'est par exemple :

  • dire aurevoir
  • changer d'interlocuteur
  • prendre sa pause déjeuner

et cætera.

Creusons quelques exemples.

Exemple de transition 1 : La pause-déjeuner au travail

Dans notre culture européenne, lorsque l'on quitte l'office pour aller manger, parfois, on dit que l'on s'en va.
Parfois, on ne dit rien.
Parfois, des personnes nous répondent : "à tout à l'heure".
Quand d'autres, non.

Cela peut sembler insignifiant pour certains, mais je n'affectionne pas ces divergences.

Quand bien même ça ne serait pas le cas, cela me fait penser à un manque de cohésion, un manque d'unicité.
Une fragilité, voire, une faiblesse dans les liens qui nous unissent à nos collaborateurs.

Le fait que je pense de cette manière, peut peut-être venir de l'extrême importance que je porte au choix d'un travail, ou plutôt, de l'environnement dans lequel on l'exerce.
(Ex. : Le soin du choix des collaborateurs, être une Learning Organization et bien d'autres.)

Revenons au sujet de la pause-déjeuner.

Je préfère que toutes les personnes soient impliquées dans le départ et l'arrivée de chacun.
Ou même, que personne ne le soit.
Dans tous les cas, je préfère une régularité dans cette transition.

Au Japon, c'est le premier choix qui s'est établit.
Toute personne est impliquée dans le départ, la venue d'une autre.
Et j'aime ça.
Vraiment.

Quand une personne quitte l'office, elle s'écrit :
行ってきます!(ittekimasu !)

Et toute personne présente s'exprime en retour avec :
行ってらっしゃい!(itterasshai !) 

Il faut garder à l'esprit que ces expressions sont des parcelles intimement liées à la culture japonaise.
Il n'y a donc pas réellement de traduction littérale pour ces phrases.

Toutefois, la première serait à prendre dans le sens de "Je pars et je reviendrai".
Quand la seconde signifierais : "Va et reviens" ou encore "Qu'il ne t'arrive rien".

Exemple de transition 2 : Les allées et venues du foyer

Au Japon, quitter la maison.
Y revenir.
C'est comme pour la pause-déjeuner au travail.
Tout le monde est impliqué.

Quand une personne quitte la maison, elle le dit et on l'accompagne d'une salutation comme 行ってらっしゃい (itterashai).
Quand quelqu'un revient, on l'accueille d'un tendre おかえり (okaeri).

Ces salutations sont parfois utilisées sans que les personnes ne se voient.
Une personne s'écrit haut et fort dans la maison, puis une autre (voire plusieurs) lui répond.

Généralement, je n'affectionne pas le fait d'élever la voix dans une maison pour communiquer avec quelqu'un.
Généralement.
Car oui dans ce cas là, je l'affectionne particulièrement.

Quelle belle façon de "transitionner", n'est-ce pas ? :')

Exemple de transition 3 : Acquiescer lors d'une conversation

C'en est une qui revient plusieurs fois dans de courts laps de temps, car on la partage avec l'autre.

Telle une balle que l'on garde en parlant.
Que l'on passse à notre interlocuteur.
Lors d'un arrêt succinct de notre discours, entre deux phrases.

Comme pour l'impliquer autant alors qu'il est naturellement amené à être passif du fait de sa situation d'écoutant.

Je vois cela comme une façon de conserver une sorte d'égal entre nous.

Acquiescer souvent lors d'une conversation est quelque chose que j'apprécie.

Cela me fait me sentir plus proche de mon interlocuteur, me fait penser à plus de complicité.
De plus, je trouve que ça évite ces awkward moments où l'on se regarde simplement dans le fond des yeux "sans rien faire".

Et au téléphone, je trouve cela davantage plaisant d'avoir cette impression d'être écouté, souvent.

Exemple de transition 4 : L'entrée dans les magasins

Encore une fois, cela peut sembler insignifiant.
Cependant, le fait qu'automatiquement nous soyons salués à notre entrée dans un quelconque établissement me ravi.

À mon sens, cela supprime cette irrégularité qui fait que dans certains magasins, on nous salue et dans d'autres non.

Tout le monde est sur la même page et ça renforce ce côté "sentiment d'unicité".
Cela me donne l'impression que tout le monde est lié et marche dans le même sens.

Oh ! Cette dernière phrase introduit parfaitement le sujet suivant.

Manque n° 1.2 : Le cosmopolitisme

À Nouméa, sur le caillou, il n'est pas rare de croiser et/ou fréquenter des groupes de personnes dont la mixité ethnique est nulle.

Les mélanésiens ensemble, les wallisiens avec les wallisiens, les européens avec les européens, les caldoches avec les caldoches et ainsi de suite.

Bien sûr certains se mélangent.
Mais il arrive trop peu souvent, à mon goût, que ce soit le cas.

De plus, il n'est pas rare d'assister/entendre parler de violentes altercations entre différents groupes ethniques.
Et je trouve ça bien dommage.

Un pays avec un tel mélange de couleurs, on pourrait être témoin d'effusions de richesses en tout genre à chaque carrefour que l'on traverse, à chaque minute qui s'écoule.

Malheureusement, ce qui semble s'écouler le plus c'est la bière, les mots vulgaires et le sang.

C'est peut-être plus facile pour moi de me sentir à l'aise avec quiconque car je porte en moi le sang de ces différentes ethnies.
Ou bien ma mentalité est bien différente, en plus d'être métis.

C'est ce que je retrouve au Japon.

Là-bas, il y a peu d'étrangers (en terme de pourcentage).
Pour autant, je n'ai pas connaissance de conflits récurrents opposant différents groupes ethniques.
Les étrangers y sont biens accueillis, et quotidiennement, aucune haine ne semble être ouvertement exprimée à leur égard.

En étant au Japon, je me plaisais (c'est toujours le cas) à parcourir la chaine Youtube de Nobita qui traite de sujets de société divers et variés autour du Japon.

À plusieurs reprises, je trouve qu'il réussi à capter des informations et réflexions riches et parfois profondes sur la société japonaise et le mindset des japonais(es).

Par rapport au manque que je décrivais dans cette sous-partie, cette vidéo sur le racisme au pays du soleil levant est particulièrement parlante à mon sens.

*Heart-melting*

((o(´∀`)o))

Manque n° 1.3 : Un sentiment de sécurité, à toute heure

La crainte du larcin

À Nouméa, on reste vigilant quant à nos biens.
Smartphones, sacs, montres et j'en passe.

Ici, on se forge une regrettable habitude de devoir faire attention à ce qu'on ne nous dérobe rien.

Dans un centre commercial noir de monde au Japon, dans un café, un restaurant, ou un quelconque endroit pour se restaurer, on peut véritablement se détendre sans crainte aucune.

Aller aux toilettes sans se soucier de son sac, son porte-feuille ou tout autre bien laissé à la vue de tous est une réalité.

Je l'ai toujours fait et de mauvaise surprise, jamais je n'ai eu.

À Nouméa, nous sommes peu à ne serait-ce qu'envisager réaliser cet acte.
Et je trouve ça regrettable.

Je pense que cette tranquilité d'esprit devrait être naturellement ressentie qu'importe l'endroit où l'on vit.

À mon sens, c'est quelque chose de très important qu'on nous enlève.
Cela s'ajoute à ces petites choses qui s'accumulent dans notre quotidien et qui pèsent sur notre quota de vigilance journalier.

Comme je pense que nous avons différents quotas journaliers (tels que celui de décision, d'énergie, d'exécution et bien d'autres), je pense que chaque acte de vigilance a un coût qui se répercute sur plusieurs de nos quotas.

Et je pense que minimiser ce coût sur une multitude de situations triviales contribue à se forger une vie saine et riche.

Préserver son quota de décision, Mark l'a bien compris.
Et il n'est pas étonnant qu'en poussant à cet "extrême" sa vigilance vis-à-vis de ce quota (porter les mêmes vêtements chaque jour), il soit arrivé où il en est.
À mon sens, il a scale sa vie autant que son service.

Le sentiment d'hostilité

Nouméa.
Midi, en plein centre-ville.
Je croise des gens de tous horizons.
Souvent, du même que le mien (des calédoniens).
Et malheureusement, la sécurité n'est pas le premier sentiment qui me traverse.
Il n'est pas rare de croiser ces groupes qui peuvent nous mettre mal à l'aise, rien que par leur présence, ou regards.

Tokyo.
Minuit passée.
Une ruelle sombre et déserte. Ou presque.
Quelques personnes croisant mon chemin.
Une tension aussi palpable que dans un décor figé d'hiver.
C'est bien l'impression que j'en ai et en ai eu à chacune de mes sorties nocturnes.

Autant dire qu'en pleine journée, même entouré de dizaines de milliers de gens, je me sens plus qu'à mon aise à Tokyo.
Mieux qu'à Nouméa, chez soi, la porte verrouillée, début de soirée. :'|

La sécurité routière

Aussi bien pour les piétons que les automobilistes, je trouve qu'il est difficile d'être serein sur la route et même sur le trottoir en Calédonie.

Dus aux moments où j'étais piéton, je me souviens avoir développé un réflexe où lorsque j'entendais une voiture dans mon dos je me renfonçais davantage sur le trottoir et me retournais parfois pour la regarder.

C'est marrant car au Canada, j'appliquais inconsciemment ce réflexe et on me demandait pourquoi je faisais ça.

Au Japon idem, mon réflexe survenait.
Surtout que les routes sont davantage étroites.

Cependant, je me suis rendu compte à force qu'il n'était plus nécessaire "d'avoir peur".
Les gens ne sont pas nerveux au volant et conduisent de manière très responsable.

Du coup, après plusieurs mois passés à Shinjuku, c'était la première fois que le son d'un véhicule m'arrivant de dos ne me faisait plus sourciller.

*Inner peace*

( ´∀`)

Manque n°1.4 : La confiance en l'autre

Est à mon sens conditionnée au Japon grâce aux points précédents et de nombreux autres non évoqués (l'éducation, les mœurs, etc).

À mon sens, la société japonaise est largement bâtie sur la confiance en autrui.
C'est pourquoi je pense ressentir aussi fortement et aussi souvent cette impression de communauté lorsque je suis là-bas.

La confiance est une chose que je chéris énormément, qu'importe la relation.

Plus mon environnement lui est propice, mieux je me sens.

Manque n° 1.5 : Les endroits propices aux rencontres non "avinées"

Au Japon, je me plais à harpenter les :

  • cafés ouverts tard le soir
  • places où travailler le soir
  • monuments emplis d'histoire et de mystère
  • endroits où faire des rencontres internationales
  • regroupements où l'on apprend une quelconque activité
  • rues marchandes et la ville, animées et pleine de vie, à toute heure

et bien d'autres.

Ce n'est pas ce que je retrouve en Nouvelle-Calédonie, ou bien, difficilement.
Et je trouve que cela limite mon épanouissement social et intellectuel.

Mis à part "les baies", se socialiser durablement me semble contraignant.
L'unique cadre ne se prête que difficilement aux rencontres à vocations multiples.

Manque n° 1.6 : Les loisirs non nautiques

La Nouvelle-Calédonie est un paradis pour la pratique de sports nautiques.
Ici, nous sommes très, même extrêmement chanceux quant à notre flore marine.

Elle permet la pratique d'une diversité incommensurable de sports nautiques.

Cependant, ce ne sont pas des activités que je pratique.
Moi, c'est la slackline.

Qu'importe.

En dehors du sport, il n'y a pas encore de karaokés.
Ceux où l'on peut chanter avec ses amis dans des salles privées, juste entre nous.

Il n'est pas possible de faire les magasins le soir ou le dimanche.
Tout est fermé.
D'ailleurs, le faible nombre d'enseignes et le manque d'items différents met vite court à une session shopping.

Il y a des choses mais on a vite fait le tour.
Nous n'avons pas besoin d'une vie pour visiter l'ensemble des lieux qui en valent la peine.
Ce que je trouve dommage.

Difficile d'utiliser la sérendipité pour guider une virée spontannée.
Le taux d'inconnues n'étant pas assez élevé pour permettre la surprise à chaque coup.

Manque n° 1.7 : La awesomeness des activités culturelles et sociales

En Nouvelle-Calédonie, je trouve souvent qu'elles feels wrong.

À plus de la moitié des évènements culturels (et autres) auxquels j'assiste, j'ai cette impression de négligé dans l'organisation et la conduite de ceux-ci.

Aussi, certains évènements récurrents me donne l'impression d'être moins bien d'une édition à une autre.
Peut-être est-ce normal, ils sont récurrents.
Ou peut-être le sont-ils vraiment.

Toutefois, je pense que le fait que j'éprouve plus d'intérêt dans le moindre évènement au Japon peut venir du fait que je chéris l'inconnu.
Du coup, participer et assister à des évènements dont je ne comprends pas intégralement la finesse et la richesse doit susciter en moi un certain quelque chose.

Manque n° 1.8 : Le non poids des regards

J'en parlais un peu avant.

Au Japon, on peut porter ce que l'on veut.
Des bottes, un masque, une chemise, un jeans fashion, un sac qui claque.

Personne n'y fait vraiment attention.
C'est cool.
J'aime ça.

En Calédonie, c'est un peu différent.
Le moindre truc sortant de l'ordinaire attire, voire suscite une certaine attention.
J'aime moins.

Dans une certaine mesure, je pense que cela peut limiter l'expression des individus.

Manque n° 1.9 : L'efficacité

Les colis

Partent d'un pays donné, parcourent le monde entier, et arrivent en Calédonie sous deux jours.
Cinq dans le pire des cas.

Une fois sur le territoire, ils parcourent des DIZAINES de kilomètres et ?
Il se passe des trucs.
Pendant un certain temps.
Deux jours passent. Puis une semaine.
Parfois davantage.

Ah ! et enfin on reçoit des nouvelles de notre commande.

Au Japon, à plusieurs reprises, j'ai eu l'occasion passer des commandes.
Les produits venaient aussi bien de l'intérieur du pays que d'ailleurs.

Je n'ai jamais eu de surprises en terme de délais.

Petit bonus, quand on rate l'arrivée d'un colis (lorsqu'on le fait livrer à domicile), on peut décider du prochain jour (et du créneau horaire précis) de la livraison.

Pour rendre effective notre décision, on peut la faire :

  • à l'aide d'internet, sur le site de Kuroneko ou
  • grâce à un répondeur automatique.

J'ai trouvé ça super pratique, rapide et efficace !

Les routes

Les travaux en fait de manière générale.

On le constate souvent.
Ici, ils prennent du temps.
Souvent, indépendemment de l'ampleur des travaux à réaliser.
Et puis il semble qu'ils ne durent pas forcément dans le temps.
Il faut souvent les reprendre. Les refaire.

Au Japon, ils semblent bien mieux réalisés.
Et plus rapidement.

Que ce soit pour la réparation d'une portion de route, ou la construction d'un nouveau bâtiment, on constate quotidienne de véritables avancées.

Comme si au Japon, ils étaient plus efficaces.

Manque n° 1.10 : Des piétons prévisibles

Ou des gens ... qui tiennent à la vie !

o(〃^▽^〃)o

Vraiment, je trouve qu'en NC, beaucoup de piétons sont imprévisibles.
Lorsqu'on les aperçoit sur le bord de la route, devant un passage clouté, on ne devine que trop rarement leurs intentions.

Certains traversent subitement sans même regarder dans notre direction.
Certains restent juste là.

D'autres nous regardent mais ne traversent pas.
Quand d'autres l'emprunte alors qu'ils ne semblaient pas le vouloir.

Et puis le reste, je ne sais plus.

II. Manques matériels

"Matériellement" parlant, j'ai toujours eu des besoins particuliers et des désirs précis.
En gros, je sais ce que je veux et surtout pourquoi je les veux.

Focal Aria 926, Dell Ultrasharp U2713HM, Panasonic TX-PF42G30, Toshiba Portégé Z30-B12-E, Xiaomi Mi 4 4G LTE.

Oui, j'ai sorti ces références de tête. wwww

Les achats que j'effectue sont toujours soigneusement pensés.
Je fais peu d'achats sur un coup de tête.
Aucun de conséquent.

En écrivant cette partie je me suis rendu compte que ce que je qualifie de "matériel", souvent, a un impact émotionnel/psychique sur moi et que c'est davantage celui-ci que je décris ici et non sa source (le matériel).

Mais bon, je voulais faire deux parties pour ce post donc j'ai saisi l'occasion.

On commence ?

(^~^)

Manque n° 2.1 : Le kawaii

Nourriture mignnone ressemblant à des chiens bouboules

C'est bête à dire mais avoir des choses plaisantes à regarder ça fait du bien.
Être entouré d'objets colorés, d'objets mignons — voire souriants — je trouve que c'est bon pour le moral.

Au Japon, il y a énormément d'enseignes de la vie quotidienne qui ont leur mascotte.
Des personnages mignons, à l'air enjoué, agréables au toucher, voire qui nous saluent, sont présents un peu partout.

Dans les pharmacies, les supermarchés, les magasins de taille plus modeste, les centres commerciaux, les restaurants ou juste dans les rues.

Il n'est pas rare d'être surpris à se retrouver face à une de ces mignonneries qui, sans le faire exprès, égaie notre journée.

J'y vois un joli contraste.

D'un côté la belle société nippone dans laquelle tout est carré, bien huilé et tout file tout droit.
Et de l'autre le kawaii.
Une escapade quotidienne collectant les souvenirs de notre enfance et les remontant là, comme pour lier hier à aujourd'hui, avant à maintenant.

Je pense que ce grand détail participe au bien-être que l'on peut avoir en vivant ici.
Je qualifie ce détail de grand, car je suis persuadé de n'avoir compris que peu à son propos.

Avec cela en tête, je me demandais également :

Tiens, justement.

On y vient.

Manque n° 2.2 : Le feng shui

Il n'est pas nécessaire d'y croire pour que ça fonctionne.

À moins d'être imperméable (notre esprit), le feng shui c'est comme l'eau.
Il n'est pas nécessaire de croire qu'à son contact, ça mouille car ... ça mouille.

C'est quelque chose de complexe, dans le sens qu'il y a une multitude de paramètres à prendre en compte pour comprendre un bout de ce qu'est le Feng Shui.

En tout cas, être au Japon me fait me sentir bien et je pense que le Feng Shui y est pour quelque chose.
Même si je ne saurais mesurer ce "quelque chose", pour le moment.

En y réfléchissant rapidement, je pense que ce peut-être dû à ces combinaisons :

  • le Japon est situé dans l'hémisphère nord et loin de l'équateur
  • il y a peu de délinquance
  • l'esprit y est collectif, ça se sent, se ressent, se propage
  • les bâtiments sont construits en accord avec les principes du Feng Shui
  • les éléments comportent beaucoup de couleurs, riches en nuances
  • la ville et les rues sont propres et ordonées.

Et tant d'autres.

Tout cela, à mon sens, contribue à faire du Japon un endroit propice au bien-être.

De plus, quand on sait que les GAFA utilisent et intégrent également les principes du Feng Shui dans leurs environnements, on pourrait se dire que cette "mysticité" ne l'est peut-être pas et qu'un tel choix n'est pas anodin.

Travailler en leur sein est le rêve de beaucoup et quand on constate à quel point elles sont prospères, adulées ou plus, ça donne matière à réfléchir, n'est-ce pas ?

Manque n° 2.3 : La nourriture

Des bons daifuku !! <3 !

C'est le carburant de la vie non ?

Au Japon, elle est très peu sucrée, très peu salée, très peu épicée.
Minimaliste quoi.

J'ai pour habitude de manger mes aliments nature.
Pas de sauce, pas de sel.
Pas de Maggi. (Le fou !)

Le mélange des différentes saveurs inhérentes aux divers mets me réjouis déjà.

Tiens, ça me fait penser à un ami me disant :
"C'est vrai que je ne sais même pas quel goût a la salade, je la mange toujours avec de la vinaigrette."

Dans tous les cas, une nourriture pauvre en excès et riche en ce qu'il faut, c'est tout ce que je souhaite.

Et c'est ce que je retrouve au Japon.

Tiens, en parlant de nourriture "minimaliste".

Manque n° 2.4 : Le minimalisme

Je le ressens jusque dans les détails les plus banals de la culture japonaise.

Le drapeau

En y prêtant attention, le drapeau japonais est ultra minimaliste.
Du coup, il fit parfaitement ma personnalité et mon style de vie.

À côté de cela, le drapeau calédonien (pas celui de la France) est embarassé d'une multitude de couleurs qui de surcroît (à mon sens) ne se marient que difficilement entre elles.

Me sentant cosmopolite, je ne comprends que peu le fait d'être chauvin.
Cependant, si on me demandait de choisir un drapeau pour représenter mon pays, je choisirais celui du Japon.

Non pas parce que c'est celui du Japon.
Mais simplement parce que je préfèrerais être représenté par quelque chose auquel je m'identifie.

Japon ou pas Japon, ce drapeau blanc orné d'un cercle rouge plein est celui auquel je m'identifie le plus.
C'est pourquoi je le choisirais plutôt qu'un autre.
Ou bien, j'en créerais un.

Drapeau japonais monochrome

(*^▽^)/

Le moyen de locomotion principal

Ici, en Calédonie, beaucoup de gens ont des 4x4.
Qui sont véhicules encombrants.
Et de manière générale, le fonctionnement de la vie calédonienne accroît le besoin réel de posséder un véhicule.
4x4 ou pas, un véhicule reste encombrant, voire contraignant.

À Tokyo, nul besoin d'une telle possession.
En fait, il est supprimé.

Majoritairement grâce à l'utilisation du train et/ou du vélo.
La ville et sa périphérie sont tellement bien desservies que seuls ces deux moyens suffisent pour beaucoup.

Ils me suffisent très largement.
À mon sens, Tokyo supprime commodément le besoin de posséder un véhicule.

Manque n°2.5 : la mode

Étant élancé et mince, je préfère m'habiller avec des vêtements slim, mais pas que.
J'aime le visual kei et je suis métaleux dans l'âme donc j'aime également les accoutrements fancy.

(* >ω<)

Je trouve que la mode asiatique est ultra riche, en plus de m'aller.
J'apprécie passer du temps à chercher les vêtements que je souhaite réellement.
Ça me rappelle l'approche que j'ai pour les achats conséquents.

(* >ω<)

Le truc, c'est qu'en Nouvelle-Calédonie, la majorité des vêtements vient d'Australie.
J'ai donc droit à des vêtements larges et peu à mon goût.
Ou des pantacourts. Habit préféré de certains autochtones.

(* >ω<)'

Dans tous les cas, la mode ici me convient bien moins que celle d'Asie.
Surtout le côté fancy.

Manque n° 2.6 : Une ville propre

La propreté.

N'est-ce pas agréable d'évoluer dans un environnement propre ?

De constater que les gens avec qui on partage une terre, la respecte.
La respecte, la conserve consciencieusement, y veille méticuleusement.

Ou juste, n'est-ce pas génial de pouvoir aller aux toilettes où bon nous semble ?!

C'est vrai qu'au Japon, la propreté des toilettes publiques me surprend toujours.
Elle est irréprochable.

Même dans la plus grande gare au monde en terme d'usagers, celle de Shinjuku, les toilettes y sont nickelles !

Manque n° 2.7 : La non pollution sonore

Le bruit est source de beaucoup de maux.
Certains que l'on ne soupçonnerait pas.
Surtout quand il est question de bruits quotidiens pas si violents que ça.

En Nouvelle-Calédonie, beaucoup de gens possèdent des animaux.
Souvent de gros animaux.
Pas mal de chiens.
En fonction des endroits, il n'est pas rare d'être réveillé par l'aboiement de canins.
Cela peut perturber le sommeil et après, on connaît la suite.

Il y a aussi les véhicules.
Les gens les équipent de systèmes audio pouvant atteindre de hauts niveaux sonore.

Hebdomadairement, il n'est pas rare d'entendre ses voisins faire la bringue ou bien de subir le volume démesuré auquel est joué la musique de certains conducteurs.

Manque n° 2.8 : La non pollution d'échappement

En Calédonie, il n'est pas rare de croiser des véhicules émanant d'épaisses fumées noires.

En plus d'être désagréable à respirer, ces vapeurs d'échappement polluent davantage que celles d'un véhicule "normal".

Au Japon, les véhicules électriques foisonnent.
Mais pas que.
Il y a aussi des véhicules à gaz naturel ainsi que des hybrides.

Du coup, même en pleine ville, quand celle-ci est emplie de voitures, le niveau sonore reste bas et respirer se fait sans encombres.

S'il y a autant de véhicules qui se veulent moins polluants, ce doit être en partie dû aux divers programmes introduits par le gouvernement japonais.

Parmi eux, on retrouve les incitations à l'achat de véhicules électriques (datant de 1996 !) qui prodiguait des subventions et des réductions d'impôts pour l'achat de véhicules électriques, à gaz naturels ou hybrides.

Durant les décennies suivantes, le gouvernement a continué d'introduire des programmes similaires.
Aujourd'hui, le Japon fait partie des pays leaders en terme d'adoption de véhicules électriques.

De 2016 à 2017, le nombre de voitures électriques vendues au Japon a augmenté de près de 90 % !

J'ai tout de meme l'impression que les voitures les plus populaires restent les kei cars. C'est en effet le type de véhicule que je remarquais le plus souvent en vivant à Tokyo.

Ces automobiles de petite taille sont conçues de manière à être conforme aux critères requis pour la réduction d'impôts et l'obtention de primes d'assurance.

De plus, elles présentent de nombreaux autres avantages qui leurs permettent par exemple d'être exempté, dans les zones rurales, de certifier qu'il y de l'espace suffisant pour garer le véhicule.

Aussi, parce qu'elles sont spécifiquement étudiées pour le Japon, elles ne sont généralement pas exportées car non profitable en dehors du pays du Soleil-Levant.

Manque n° 2.9 : La "non pression" au supermarché !!

Ce fameux moment, où il faut concilier :

  • paiement et
  • bourrage express des sachets de courses.

ヾ( •́д•̀ ;)ノ

Stressant non ?

Surtout quand la personne à la caisse est ultra vive et que l'enseigne est à une heure de grande affluence.
C'est un moment que plusieurs "redoutent".
Dont moi, un chouia.

De plus, je trouve que cela peut légèrement dégrader la relation éphémère que l'on a avec cette personne à la caisse.
C'est dommage, je trouve que c'est le plus important dans ce moment là.

Le contact que l'on a avec notre caissier/caissière.
C'est là-dessus que l'attention devrait être portée.
Plutôt que sur le paiement ou le remplissage de nos sacs cabas.

Dans les supermarchés au Japon, du mobilier exprès pour ranger ses courses est présent.
Avant le paiement, la personne à la caisse prend le soin de mettre nos achats dans des sacs ou dans un panier.
De cette façon, au moment du paiement, nous n'avons donc pas à nous en préoccuper.
Lors du paiement, on paie.
Rien de plus.

Après cette étape, il ne reste qu'à se saisir du panier et l'emmener juste après la caisse.
C'est là que sont disposées les tables faites exprès pour le rangement de nos articles.

C'est ultra pratique et grande affluence ou pas, ce n'est (à mon sens) ni stressant, ni brouillon.
Oui, voir plusieurs personnes s'empresser de remplir leurs sacs, je trouve ça brouillon.

Manque n° 2.10 : La facilité d'accès rapide à toute chose

Ahhhh les コンビに (konbini).

Ces supérettes ouvertes 24h/24 que l'on trouve à "chaque coin de rue".
Parfait pour satisfaire une soudaine envie nocturne de chocolat, de fruits, de thé, de tout besoin primaire !

Autre fait : ces enseignes permettent également de retirer des espèces !
Nul besoin de se rendre à un ATM (ou DAB en français) de sa banque, les konbini disposent d'ATM de plusieurs banques !

Sachant que près de 3/4 des transactions s'effectuent toujours en liquide, ces enseignes sont d'autant plus importantes au Japon.

J'apprécierais beaucoup de voir ça en NC.
Des ATM :

  • ouverts H24 et
  • disponibles à bien plus d'endroits.

Cependant, je pense comprendre pourquoi en NC, les ATM ne foisonnent pas.
C'est d'ailleurs peut-être mieux ainsi.

Reparlons du Japon.

On souhaite acheter de l'électronique ? il y a Akihabara.

Une envie de manger sucré ?
Pfiouuuu, entre les konbini, les sweets shop (style Sweets Paradise), les pâtisseries et tant d'autres ! Il y a de quoi faire.

On veut faire un coup de pêche ?
Il y a des endroits en pleine ville faits pour.

Besoin de vêtements de seconde main ?
Shimokitazawa est là !

En vivant à Tokyo, tout est disponible grâce au train.
Et bien souvent, toutes ces commodités sont accessibles en 20 minutes.
En une heure dans le pire des cas.

Mais sinon, juste en prenant le train, on a accès à tout ce que l'on veut.
Je trouve ça carrément commode.

Manque n° 2.11 : Non aux allergies !

Ici, en Nouvelle-Calédonie, je me mouche tout le temps.
Je ne sais pas encore réellement pourquoi.

Peut-être est-ce la flore et son pollen.
Ou bien le climat.
Ou la poussière du nickel ? que sais-je.
En tout cas, ce que je sais bien, c'est que tous les jours, je me mouche.

En quittant le caillou pour le Canada, la France, le Japon et même la Corée, j'ai remarqué que dans ces pays là, je ne me mouchais jamais.
Enfin autant en un an là-bas, qu'en une semaine ici, en NC.

Et en fait, beh c'est fatigant. Je trouve.
Et moins économique.

À croire que ce pays "ne veut pas de moi". wwwwww

Manque n° 2.12 : La taille des gens

Ça semble tout bête, mais le fait que je sois plus grand que la majorité des gens au Japon me fait inconsciemment me sentir plus en sécurité (une fois que je le remarque et y prête attention).

Je me rends compte que vraiment ça a un impact sur moi et que je suis davantage zen lorsque je me promène.

Ce n'est peut-être pas juste dû à ça mais je ressens tout de même une certaine influence.

Manque n° 2.13 : La richesse de la culture

Dans le moindre détail de la culture japonaise peut se dissimuler une histoire passionante ou simplement une explication qu'on pourrait considérer comme étant perchée.

La densité et la complexité (la richesse en fait) de cette culture me surprendra toujours.

À tel point que, pour moi, comprendre intégralement la culture japonaise semble être une quête d'apprentissage sans fin.
Et j'aime ça.
Vous vous en souvenez ?
Ce que j'aime le plus c'est apprendre.
Apprendre et comprendre.

À croire que la culture japonaise fit totalement ma personnalité à ce niveau là.

Manque n° 2.14 : Les saisons

Le Kinkaku-ji de Kyoto, en hiver

Ça rejoint un peu la mode.

J'ai découvert (autant en France, qu'au Canada et qu'au Japon) que je me plais à avoir 4 saisons différentes.

Déjà pour le côté vestimentaire, mais pas que.

En fonction des saisons, la vie change réellement.

À mon sens, ça casse une certaine monotonie que l'on pourrait avoir dans les tropiques à avoir le même climat toute l'année.

Avec 4 saisons différentes, le monde qui nous entoure est contraint de changer, de s'adapter.

Et j'aime le changement, j'aime ce changement.

終わりだ!(Owari da ! - C'est terminé)

Je m'arrête là, cet article est déjà plutôt dense, non ?

٩(ˊᗜˋ*)و

"Ouais plutôt."

Je pourrais davantage parler de ce que j'aime et de ce que je trouve qui fit ma personnalité.

Comme ...

٩(ˊᗜˋ*)و

"T'avais dit que t'arrêtais !"

le Genkan (l'endroit où l'on se déchausse à l'entrée de la maison), l'apprentissage des tâches ménagères à l'école et bien d'autres choses.

Mais bon, tout a une fin n'est-ce pas ?

^      ^

En tout cas : bravo et merci d'être arrivés jusque là !

Est-ce qu'il y a des choses que vous préférez dans une culture autre que celle dans laquelle vous avez grandi ?

Je suis curieux d'en apprendre davantage !

Voilà un bon endroit pour m'en dire plus !

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Shameless self-flexing

"Open-mindedness creates closeness. How funny?”
— Grégory Poircuitte